BIOGRAPHIE
J'espère que vous découvrirez avec plaisir cette sélection significative de mon travail.
Je suis né à Chicago en 1946 dans le quartier nord-ouest non loin du lac Michigan et des gratte-ciel du "Loop". Dans les années 50 les vacances familiales se passaient à pêcher dans les lacs du Wisconsin sauvage. Loin de l'environnement urbain je découvris un autre monde, celui des forêts profondes. A l'âge de 14 ans je créais ma première sculpture en bois -matériau avec lequel j'entretiens toujours une relation privilégiée. Quatre ans plus tard je pouvais suivre des cours à l'"Art Institute of Chicago", puis à Dartmouth college et ensuite aux Beaux-Arts de Paris, en 1969/1970.
La sculpture, le bois et la nature en général sont devenus étroitement liés à ma conception de l'Art. Et c'est peut-être pourquoi j'habite à la campagne dans le centre de la France. Peut-être aussi le fait que ma femme soit née dans cette région.
Bien sûr, cela ne se résume pas à ça ! L'environnement dans lequel je vis est stimulant pour bien des raisons : une vieille ferme située dans les contreforts du Massif Central me donne l'espace nécessaire pour travailler et me donne la possibilité de comprendre la nature par l'intermédiaire d'un jardin potager, d'un verger et de chênes bicentenaires. Le Berry -comme bien des régions en France- a également un passé d'une grande richesse, tel que l'un des plus anciens sites préhistoriques, près d'un million d'années…Des siècles plus tard, de grands peintres sont venus y travailler : lors d'une visite au Musée d'Art de Chicago j'ai eu la surprise de voir deux tableaux peints par Claude Monet : les rives de la Creuse couvertes de bruyère en fleurs. Ce site est à 10 kilomètres de chez moi.
ET SI ON PARLAIT DE COULEUR ?
Elle a toujours été une constante dans mon travail de sculpture, que ce soit par des mélanges de pigments naturels dans le ciment (Essor), des peintures extérieures (Blue Blazes, Galaxie) ou par le choix de verres de couleur pour mes mobiles.
Depuis que je suis en France, je n'ai cessé d'en admirer le riche patrimoine culturel, en particulier la longue tradition de peinture en plein air. J'ai commencé à explorer ce domaine lorsque je vivais dans les Alpilles, à St Rémy de Provence, tout près de l'hospice où Vincent Van Gogh fut interné après l'incident d'Arles.
Lors de mes différents déplacements en France, la peinture et le dessin en plein air sont devenus plus qu'un exercice mais une approche directe à la nature. La lumière argentée de la Loire à Amboise m'a captivé et j'ai essayé d'en rendre la subtilité. Le thème de l'eau reste une fascination et je ne puis résister à la côte Atlantique et ses vastes horizons car chaque endroit a sa palette de couleurs.
Il y a d'autre part les paysages imaginaires qui reposent sur la mémoire et d'autres qui sont des paysages intérieurs qui reflètent davantage les émotions. Ces derniers donnent naissance à des aquarelles spontanées que je vois comme de courts poèmes écrits avec un pinceau.
QUELQUES REFLAXIONS SUR MON TRAVAIL
Les quatre éléments sont récurrents dans mes oeuvres :
Ma première commande importante en 1973 prit la forme d'un grande vague, située à l'intérieur de la raffinerie ESSO (Exxon) à Fos sur mer, près de Marseille. L'installation d'une usine de purification de l'eau avait suscité mon imagination et le projet d'une œuvre qui serait un symbole de l'effort écologique fut approuvé et financé. "Essor", vague en béton, jaillit désormais au cœur de la raffinerie parmi les réservoirs, hélas à l'abri de tout regard étranger…
La céramique , la terre ont toujours fait partie de mon atelier, mais c'est la proximité de Limoges et sa grande renommée pour la qualité de sa porcelaine qui m'ont incité à explorer ce mode d'expression. La couleur par le feu. J'ai pu ainsi exécuter, à la célèbre manufacture Haviland et Parlon, deux séries de sculptures en porcelaine et éditer un service de table. (1982-84)
Deux de mes principales sculptures monumentales ont été réalisées en métal (1994, 2000) :
j'ai eu la chance de rencontrer un ferronnier d'une grande compétence avec lequel j'ai pu réaliser deux de mes sculptures, Galaxie et Blue Blazes. Dans les années 70 j'avais déjà coulé une série de petites sculptures en bronze dans une fonderie spécialisée dans la technique du moule en sable. Par ailleurs, certaines de mes sculptures en bois ont été coulées en bronze.
Les mobiles, faits de bois, de tiges de métal et de verre cathédrale, m'ont permis de faire jouer l'air : le plus léger souffle active les balanciers en reflétant leurs ombres colorées sur le mur.
Ces sculptures peuvent être regardées également comme des maquettes d'œuvres de grande taille, se référant aux œuvres de A. Calder. D'autres se composent d'une architecture en bois fixe et des parois en pièces de verre de couleur.
A côté de ces différents matériaux, existe cette merveilleuse invention qu'est le béton qui a permis de construire des ponts gigantesques et bien d'autres réalisations architecturales. Je suis convaincu que les 50 tonnes qui ont été utilisés pour ériger le " Monument à la Résistance" (2003) permettront à cette œuvre de traverser le temps. Le site reçoit les visites officielles des survivants de cette dure période de l'histoire et restera le symbole de la victoire sur le Nazisme.
La sculpture monumentale publique a une fonction sociale : ce professeur qui apprécie de voir Galaxie tous les jours de sa classe m'a dit que la sculpture était le lieu de rendez-vous des élèves.
ET MAINTENANT ?
Je continue l'exploration des matériaux et me concentre.
En ce moment je suis sur une série de sculptures en ciment qui me permet de développer des volumes nouveaux, des bas-reliefs où le jeu des textures et des surfaces est lié intimement au geste.